Le documentariste Brice Lambert parcourt le sud des États-Unis et illustre par des témoignages le recul des droits fondamentaux des femmes, dans le viseur des nationalistes chrétiens qui dominent l’appareil républicain au pouvoir.

L’arrêt « Dobbs v. Jackson » du 24 juin 2022, qui annulait le célèbre arrêt « Roe vs Wade » de 1973, a procédé à un revirement de jurisprudence sans précédent sur le droit à l’avortement aux États-Unis. Désormais, ce dernier n’est plus garanti constitutionnellement au niveau fédéral. Depuis, le taux de mortalité maternelle monte dans les États qui ont profité de ce changement de pied pour bannir l’interruption volontaire de grossesse (IVG), tandis que les nationalistes chrétiens, désormais aux commandes du Parti républicain, rivalisent d’ingéniosité calculatrice pour étouffer les chiffres, notamment en dissolvant les commissions d’enquête sur les décès maternels. Le nombre de femmes poursuivies pour des « crimes » liés à leur grossesse a, lui, été multiplié par six et les aides étatiques à l’avortement sont systématiquement revues à la baisse. Dans le même temps, trente-sept États autorisent toujours le mariage des mineurs, avec plus de 300 000 cas recensés depuis l’an 2000, dont 90 % concernent l’union d’une adolescente à un homme majeur.

La loi des puritains

En Oklahoma, auprès de la mère d’un enfant du viol dans le Wisconsin, dans une clinique de l’État « refuge » du Kansas, où les trois quarts des patientes reçues pour une IVG proviennent d’États frontaliers qui en ont proscrit la pratique, ou encore en Géorgie, où une femme a payé de sa vie l’interdiction d’avorter, ce documentaire atteste du rétrécissement alarmant des droits des femmes, dans un pays où le puritanisme semble tout balayer sur son passage.

Documentaire de Brice Lambert (France, 2025, 1h17mn) disponible jusqu’au 05/01/2026