La perte des images originales du premier pas sur la Lune, réalisé par Neil Armstrong le 20 juillet 1969 lors de la mission Apollo 11, résulte d’un enchaînement de décisions techniques et logistiques, combinées à un manque de conscience historique immédiate de leur valeur patrimoniale.

Au moment de la diffusion en direct des images sur Terre, la NASA utilisait une technologie spécifique appelée Slow Scan Television (SSTV), qui produisait une qualité d’image bien supérieure à celle diffusée à la télévision. Cependant, les réseaux de télévision standards de l’époque ne pouvaient pas traiter ce format. Pour rendre ces images visibles au public, la NASA a dû les convertir en temps réel en les filmant littéralement depuis un moniteur via une caméra de télévision conventionnelle. Ce processus de conversion a drastiquement réduit la qualité des images, donnant ce rendu flou et granuleux devenu emblématique.

Les bandes originales contenant les images en format SSTV ont été enregistrées, mais dans les années 1980, confrontée à un besoin croissant d’espace de stockage et à une certaine négligence administrative, la NASA a réutilisé des milliers de bandes magnétiques, probablement y compris celles d’Apollo 11, pour enregistrer de nouvelles données. À l’époque, ces bandes n’étaient pas perçues comme des trésors historiques inestimables.

Il faudra attendre les années 2000 pour que des recherches intensives soient menées afin de retrouver ces enregistrements. En 2009, la NASA a confirmé que les bandes originales avaient très probablement été effacées. Pour pallier cette perte, elle a collaboré avec Hollywood pour restaurer les images disponibles à partir des copies de diffusion, offrant une version de meilleure qualité des séquences connues.