À l’hectare, une pluviométrie annuelle de 250 mm correspond à un volume annuel de 2500 m³ d’eau. Une pluviométrie de 750 mm, 7500 m³… Sur des parcelles et des bassins versants mal gérés,une large proportion de cette eau rejoint trop rapidement la mer et les océans par excès de ruissellement et ne peut profiter aux cultures et aux écosystèmes, ni recharger correctement les nappes et soutenir l’étiage des cours d’eau. Le challenge de l’agriculture de demain est de tout mettre en œuvre pour conserver cette eau, en jouant sur des leviers basés sur la compréhension de la topographie, la géologie, la pédologie, l’agronomie et la micro-climatologie. L’hydrologie régénérative ou l’hydro-agroécologie intègrent l’ensemble de ces disciplines dans une vision globale qui permet d’aménager le paysage de manière à retenir l’eau plutôt qu’à la laisser filer. Elles consistent au déploiement d’une approche agroécologique à l’échelle de la parcelle, de l’exploitation agricole, du bassin versant ou du paysage, éventuellement couplée à la mise en place d’aménagements dédiés tels que des baissières (sortes de fossés tracés selon les courbes de niveau et retenant les eaux), des demi-lunes, des haies, des cordons pierreux…
La combinaison habile de pratiques agroécologiques spatialisées à l’échelle de la parcelle, de la ferme ou du bassin versant, avec des aménagements disposés dans le paysage selon les courbes de niveau permet notamment :
– de dynamiser la vie du sol et d’augmenter progressivement la réserve utile du sol : en d’autres termes, sa capacité à retenir l’eau ;
– de réduire le ruissellement et d’atténuer les crues ;
– d’infiltrer plus d’eau et d’augmenter la quantité d’eau mise à disposition des cultures et de l’ensemble des végétaux ;
– de favoriser la recharge des aquifères ainsi que le soutien de l’étiage des cours d’eau ;
– par une augmentation de la rétention de l’eau dans les sols et dans les végétaux, de contribuer à avoir des microclimats moins chauds et moins secs (notamment, atténuer le déficit de pression de vapeur d’eau de l’atmosphère : VPD ou DPV) ;
– de diminuer le risque incendie.