En Russie soviétique, le rock dissident est né pendant une guerre, celle menée par l’URSS en Afghanistan, dans les années 1980. Il a rythmé la Perestroïka et la chute de l’Union, en 1991.
Plus de quarante ans plus tard, Youri Chevtchouk, fondateur du groupe DDT et pionnier de ce courant musical, chante toujours le pacifisme et l’opposition à un pouvoir qui a restauré les répressions et la censure, en prenant des précautions, à l’occasion d’un concert donné à Amsterdam devant plus de 3 000 fans. Malgré les risques, lui et ses musiciens ont décidé de rester en Russie. « Nous avons une belle tradition de contournement de la censure », explique-t-il. « La poésie ne souffre pas de la langue d’Ésope, car l’on peut dire des choses puissantes, mais de façon subtile. » Mais plusieurs centaines de milliers de Russes ont fui la mobilisation et les répressions et parmi eux, des musiciens qui chantent leur opposition de façon frontale. Pour eux, le rock est un exutoire, et les rendez-vous musicaux des moments salutaires.
À Tbilissi, en Géorgie, un pays lui aussi secoué par un mouvement pro-européen en lutte contre un virage autoritaire favorable à la Russie, des musiciens russes célèbres et inconnus, partagent leurs tourments avec leur public exilé ainsi que la résistance et l’espoir. Disponible jusqu’au 12/03/2028