Carrefour historique des routes de la soie, la steppe kirghizistanaise a toujours été un des principaux points de rencontre entre l’orient et l’occident. Aujourd’hui, trente ans après l’effondrement de l’Union soviétique et l’accession du pays à son indépendance en 1991, il demeure un théâtre de convoitise pour ses puissants voisins, russe et chinois. Après le succès d’ « Egypte, le souffle du temps » diffusé sur sa chaîne YouTube, MAZART production quitte la vallée du Nil pour se perdre au cœur de l’Asie centrale avec ce film documentaire tourné en mars 2021 autour du lac d’Issyk-koul sur le versant nord de la chaîne du Tian Shan. Fortement marqué par l’imaginaire crée par la lecture des écrivains voyageurs de Marco Polo à Sylvain Tesson, le réalisateur Romain Arazm accorde une place centrale à la contemplation de ses horizons infinis, à l’écoulement d’un temps paraissant en suspens. Réalisé en autostop, cet itinéraire de 1500 km est ponctué par des interventions radiophoniques écoutées durant les trajets. En plus de ne pas rompre l’immersion et le déplacement du voyage par des interviews, ce dispositif met en scène les paysages, les conducteurs ainsi que leur habitacle souvent rempli d’objets évocateurs. Des sommets enneigés à plus de 5000 mètres d’altitude aux immenses steppes peuplées de chevaux en passant par la capitale Bichkek, ce documentaire – délesté de l’objectivité journalistique et de toute exhaustivité – est un regard libre et contemplatif accompagné par une voix off interprétée par la comédienne Ilana Waysberg. Entre le voyage et la culture, l’art et l’histoire, « Kirghizistan, la croisée des chemins » s’inscrit au cœur de la démarche de MAZART production, une société créée en 2017. Un documentaire de Romain Arazm.