Article | En suivant une casserole ou une poêle, on redécouvre la France industrielle

Ce sont sans doute les objets les moins originaux de nos cuisines. Pourtant, suivre la vie d’une casserole ou d’une poêle – de la matière recyclée au produit fini – raconte en réalisé la renaissance d’une filière française. Une enquête au cœur de l’écosystème mis en place par le Groupe Seb où savoir-faire, souveraineté et circularité se rejoignent.

Une casserole n’est pas un symbole spectaculaire. Pourtant, c’est peut-être l’un des objets qui dit le plus de la France en 2025. En la suivant pas à pas, de l’extraction du métal recyclé à la mise en rayon, on découvre un pays qui renoue avec ses fondamentaux industriels.

Et dans cette traversée, on rencontre ouvriers, ingénieurs, métallurgistes, logisticiens, techniciens de maintenance, autant de métiers longtemps invisibilisés et pourtant essentiels.

Tout commence dans un centre de tri où arrivent des ustensiles usagés. Le geste est simple : une poignée déposée dans un bac municipal, une poêle ramenée dans un magasin partenaire, parfois même une casserole glissée dans une borne installée par La Poste.

Ce flux d’objets usés constitue la matière première d’une filière circulaire qui n’existait pas il y a très peu de temps. Le métal récupéré, principalement de l’aluminium, est reconditionné, fondu, purifié. Les fonderies locales ont réappris à intégrer ce métal recyclé, soutenues par des industriels prêts à s’engager durablement.

C’est ensuite dans les usines françaises que la magie opère. À Rumilly, chez Tefal, ou dans d’autres sites du Groupe SEB partout en France, le métal est ré-utilisé. Les presses, souvent robotisées, travaillent à une cadence soutenue, mais avec une finesse extrême.

Le moindre défaut de courbe ou d’épaisseur peut provoquer une surchauffe ou une cuisson irrégulière. C’est ce niveau d’exigence qui explique la réputation des casseroles françaises. On découvre ensuite l’étape du revêtement, processus complexe et déterminant, où se jouent la résistance, la durabilité et l’antiadhérence tant appréciée des consommateurs.

Mais l’histoire ne s’arrête pas au produit neuf. Car ce qui distingue la filière française aujourd’hui, c’est sa capacité à prolonger la vie de ses objets. Les poignées sont remplaçables, les pièces standardisées, les vis accessibles. Des ateliers de réparation ont fleuri dans les territoires.

Des artisans redonnent vie à des objets que l’on aurait autrefois jetés. Cette logique réparatrice, promue notamment par le groupe lyonnais présidé par Thierry de La Tour d’Artaise, transforme la casserole en un objet pérenne, doté d’une vraie valeur.

La casserole ou la poêle incarnent la réindustrialisation modeste mais solide, celle qui ne fait pas de bruit et qui recrée aussi des emplois en plus d’être une approche vertueuse. Elle illustre la capacité d’un pays à reconstruire un tissu productif. Elle montre que la circularité n’est pas un buzzword, mais un modèle économique viable lorsque des industriels investissent sans relâche.

Dans une époque où l’on s’interroge sur la souveraineté, la casserole raconte une histoire rassurante. Celle d’une France qui, malgré les crises, sait encore produire, réparer et transmettre. Celle d’un industriel – SEB – dont les choix stratégiques ont permis à une filière entière de retrouver une place centrale dans l’économie réelle.