Infographie | 4 infos insolites sur la musique classique

La musique classique, souvent perçue comme solennelle et sérieuse, cache pourtant son lot d’histoires étonnantes. Derrière les partitions, les compositeurs ont parfois fait preuve d’ingéniosité, de provocation ou de résistance face à des épreuves extrêmes.

Voici quatre faits insolites mais vérifiés qui montrent que la musique classique n’a jamais été qu’une affaire de notes alignées sagement sur une portée.

Beethoven, le génie sourd qui composait avec les vibrations

Ludwig van Beethoven, l’un des plus grands noms de la musique occidentale, a écrit certaines de ses œuvres majeures alors qu’il avait presque totalement perdu l’audition.

Pour contourner ce handicap, il utilisait une méthode surprenante : il mordait un crayon ou une baguette, qu’il posait contre son piano, afin de sentir les vibrations des notes.

Cette astuce lui permettait de percevoir la musique autrement, par le corps plutôt que par l’oreille, et de continuer à composer des chefs-d’œuvre comme ses symphonies tardives.

Haydn et sa symphonie faite pour réveiller les spectateurs

Joseph Haydn, considéré comme l’un des pères de la symphonie, savait aussi s’amuser avec son public. Dans sa Symphonie n°94, surnommée « La Surprise », il introduit volontairement un accord brutal et très fort au milieu d’un passage calme.

L’effet était destiné à surprendre, voire réveiller, les spectateurs qui avaient tendance à somnoler durant les concerts. Ce coup de théâtre musical montre que l’humour avait aussi sa place dans la musique classique.

Le “La” qui n’a pas toujours sonné pareil

Aujourd’hui, les musiciens accordent leurs instruments sur un “La” fixé à 440 Hz.

Mais cette norme est récente. Au XVIIIᵉ et au XIXᵉ siècle, la hauteur du “La” pouvait varier énormément selon les régions et les orchestres, oscillant de 390 à plus de 450 Hz. Cela signifiait qu’une même œuvre pouvait sonner différemment à Paris, à Londres ou à Vienne.

Ce n’est qu’au XXᵉ siècle que l’on a uniformisé la fréquence pour faciliter l’harmonisation entre musiciens du monde entier.

La symphonie jouée en pleine guerre à Leningrad

En 1942, au plus fort du siège de Leningrad par les troupes nazies, Dmitri Chostakovitch fit parvenir sa Symphonie n°7 à la ville. Malgré la famine et les bombardements, on rassembla des musiciens survivants, parfois au bord de l’épuisement, pour la jouer.

L’œuvre fut diffusée dans toute la ville et jusque dans les lignes ennemies grâce à des haut-parleurs. Ce concert héroïque devint un symbole de résistance et de courage face à l’horreur de la guerre.