Le bestiaire paléolithique constitue l’un des ensembles iconographiques les plus fascinants légués par les premiers Homo sapiens. À travers ces silhouettes animales gravées, peintes ou modelées, transparaît un rapport au monde où la frontière entre l’humain et le non-humain s’efface. Ces images ne relèvent pas seulement de la représentation ; elles expriment des symboles thériomorphes originaires qui révèlent l’enracinement profond des sociétés préhistoriques dans le vivant et dans une cosmologie où l’animal joue un rôle central. Dans ces grottes obscures, dans l’épaisseur des pigments, se construit un langage au-delà des mots, un langage où la figure animale devient médiatrice entre les hommes, les forces invisibles et l’ordre du monde.