Au Royaume-Uni, où les habitants raffolent de vin effervescent, les vignobles sont passés de 1 à 800 en un demi-siècle. L’ambition de ces nouveaux vignerons ? Venir concurrencer directement le champagne français. Leur arme ? Le réchauffement climatique, qui fait du sud de l’Angleterre une terre clémente pour les vignes.

Ian Kellett, ancien financier de 57 ans, a décidé d’acheter le domaine de Hambledon, dans le Hampshire, en 1999. L’homme d’affaires est sûr de son coup : avec le réchauffement climatique, les vins anglais ont l’avenir devant eux. Après avoir constitué une fidèle clientèle en Angleterre, il compte partir à la conquête du marché international, aujourd’hui monopolisé par les Français. Dans les caves de son domaine, il constitue un stock de 2 millions de bouteilles : des milliards de bulles à la conquête du monde.

Il n’est pas le seul à faire ce pari. Il y a quelques années Christelle Rinville est tombée amoureuse de la Champagne et de son vignoble. Mais en 2015, la maison pour laquelle elle travaille lui a fait une proposition étonnante : porter les ambitions de Taittinger outre-manche. Cet acteur historique de la production champenoise a investi plusieurs millions d’euros dans le Kent afin de développer 70 hectares de vignes sur le naissant domaine d’Evremond. Christelle jongle depuis entre deux défis. Côté anglais, elle doit créer un vignoble à partir de presque rien. En France, elle tente d’adapter les vignes qui font face à la sécheresse et aux chaleurs inédites.

Dans cette nouvelle course, certains critiques de vin jouent au jeu des différences entre les deux vignobles. C’est le cas de John Mobbs, à la tête du blog Great British Wine, qui souhaite devenir le premier le premier critique du vin anglais dans le monde. Faire découvrir la qualité des maisons anglaises à ceux qui l’ignore est son but ultime. Il est sûr de lui : « Nous sommes tous en train d’écrire une nouvelle page de l’histoire du vin. »

Champagne : les Anglais attaquent
Reportage (2022, 32mn)
Disponible jusqu’au 21/11/2025