Paris, 29 octobre 1965. Mehdi Ben Barka, figure majeure de l’opposition au roi Hassan II, remonte le boulevard Saint-Germain aux côtés de Thami Azemmouri, un jeune étudiant marocain. Ils se dirigent vers la brasserie Lipp, où l’attend une réunion autour d’un projet de film sur la décolonisation. Mais sur le trottoir, deux policiers et un indicateur des services français se tiennent en embuscade. Contrôle d’identité, Thami écarté, Ben Barka est poussé dans une Peugeot 403. Le piège s’est refermé. En plein jour, au cœur de Paris, l’opposant disparaît. Très vite, des noms circulent : Antoine Lopez, Louis Souchon, Georges Figon… et dans l’ombre, le général Oufkir. Le scandale enfle, la justice piétine, l’État se protège tandis que la presse dévoile les fils d’un complot tentaculaire. Perquisitions, inculpations, fuites, mort suspecte : l’affaire prend des allures de séisme politico-diplomatique. Procès et décennies d’enquête n’y changeront rien : ni corps, ni vérité définitive. Reste une question obsédante, toujours sans réponse : où est Mehdi Ben Barka ?