Il est le sauveur de la France, celui qui en 1940 a dit non à la défaite, à la collaboration et à l’asservissement, celui qui a voué sa vie entière à lutter pour la grandeur et pour la restauration de la souveraineté nationale. Mais le fondateur de la Cinquième République fut aussi un Président critiqué pour avoir considérablement renforcé le pouvoir exécutif au détriment de celui des assemblées au nom de l’efficacité. Un président-général accusé par ses opposants d’autoritarisme, de « violer la constitution » et de porter atteinte à la démocratie. Charles de Gaulle fût-il un dictateur qui s’ignore, un monarque éclairé ou un démocrate visionnaire ? Pour le savoir nous nous sommes plongés dans les archives de la présidence République qui, pour la première fois, nous font, feuille à feuille le récit de la pratique du pouvoir gaulliste. Du discours de Bayeux en 1946 dans lequel il expose pour la première fois sa conception du pouvoir où l’exécutif, dit-il, doit avoir l’ascendant sur le législatif, au brouillon maintes fois corrigé de sa dernière allocution télévisée le 25 avril 1969 à la veille de son départ du pouvoir et de la vie publique ; de l’avis du Conseil constitutionnel adressé dans le secret au président de la république qui l’avertit du caractère non constitutionnel du référendum de 1962 sur le changement du mode d’élection du chef de l’état, aux premières ébauches du projet de réforme du Sénat dés juillet 68 pour en limiter le pouvoir législatif, en passant par les documents de travail de la constitution de la Cinquième République et les arbitrages faits d’un trait de stylo à plume par le général lui-même, de Gaulle, le monarque et le Parlement nous livre grâce à des documents jamais révélés une lecture renouvelée de l’histoire du gaullisme au pouvoir et de ses relations tumultueuses avec les assemblées. Un documentaire produit par Public Sénat en partenariat avec les Archives Nationales Réalisé par Pierre Bonte-Joseph.