Entre 1930 et 1940, le peintre juif Marc Chagall (1887-1985) exprime à travers ses peintures son inquiétude face aux événements qui bouleversent l’Europe. Une plongée passionnante dans quelques-unes des grandes oeuvres de l’artiste.

Né à Vitebsk (Biélorussie) dans une famille juive, Marc Chagall quitte l’Empire russe à l’âge de 23 ans, attiré, comme beaucoup d’autres artistes, par l’effervescence créative qui règne dans la capitale française. Dès son arrivée à Paris, il prend un tournant majeur, crant un univers à la croisée des cultures russe, juive et française, mêlant différents registres symboliques. Depuis son atelier de la Ruche (cité d’artistes du 15e arrondissement), il s’identifie à la figure de l’apatride et du nomade, qu’il représente dans ses peintures par des personnages qui semblent voler. Si son esthétique très personnelle, inspirée notamment par le cubisme et le fauvisme, reflète avant tout son parcours et ses épreuves, ses peintures content également des pans entiers d’histoire. Lorsque Hitler arrive au pouvoir en 1933, le jeune artiste réagit à coups de pinceau, qualifiant plus tard les tableaux de cette époque (La chute de l’ange, La crucifixion blanche) de pressentiment de la catastrophe à venir.

L’universalité en peinture
En marge d’une exposition consacrée à Chagall à la Schirn Kunsthalle de Francfort, qui se tient du 4 novembre 2022 au 19 février 2023, ce documentaire retrace le parcours du peintre entre 1930 et 1940, mettant en lumière des œuvres qui témoignent de ses questionnements sur la foi, l’identité, l’amour, la guerre, l’espoir et l’exil. Des tableaux qui se font l’écho d’une période douloureuse pour cet artiste qui rêvait d’universalité.

Documentaire d’Anna Maria Tappeiner disponible jusqu’au 11/02/2023.