Elliot Adam et Sophie Caron présentent une synthèse des découvertes issues de leurs dernières recherches. Celles-ci ont pour point de départ la découverte d’un magnifique panneau provençal représentant une Assomption, immédiatement acquis grâce à la générosité des Amis du Louvre. Elle vient enrichir la collection dite de « l’École d’Avignon ». Aujourd’hui restaurée, l’œuvre sera présentée pour la première fois aux visiteurs dès le 7 juillet 2021 au sein du parcours français (aile Richelieu, salle 832). Dans l’ouvrage, les auteurs restituent la physionomie d’un réseau de peintres constitué par et autour de la famille Changenet, originaire de Dijon. L’enquête commence dans l’atelier de Jean Changenet, le plus important peintre d’Avignon à la fin du 15e siècle. Peintre favori de l’élite locale, il fonde au début des années 1480 un atelier au cœur de la ville qui devient rapidement un creuset européen, où se rencontrent des artistes venus d’Espagne, d’Italie et des anciens Pays-Bas. Après sa mort en 1495, la boutique est entretenue par ses successeurs Jean Grassi puis Nicolas Dipre, tandis qu’à Marseille, un atelier, constitué autour de son gendre Josse Lieferinxe et de Bernardino Simondi, hérite des modèles élaborés par la « filiale » avignonnaise et accueille des peintres formés auprès du maître. Cette piste nous conduit enfin à Dijon, dans la maison-mère des Changenet où son père Jean I, puis son frère Pierre, enfin son neveu Henri, sont des figures incontournables du paysage artistique local. À Dijon et alentours, une importante production de manuscrits enluminés, de peintures murales et de verrières révèle l’existence de dialogues soutenus entre les différents ateliers de cette entreprise familiale.