On l’appelle « l’or blanc », le lithium est un métal de plus en plus utilisé, de plus en plus convoité. L’Europe importe 86% de sa consommation (de Chine, du Chili, d’Australie) alors que ses sous-sols en contiennent. La demande et les besoins explosent. Selon la Commission européenne, l’Europe aura besoin de 18 fois plus de lithium d’ici à 2030, et presque 60 fois plus en 2050. Pour quel usage ? Essentiellement les batteries des voitures électriques et les batteries de stockage d’énergie. Pour Thierry Breton, le commissaire européen en charge notamment de la politique industrielle, « l’Europe se met en position pour être quasiment autosuffisante en lithium pour nos batteries en 2025. » C’est au Portugal que se trouveraient les plus importants gisements de lithium en Europe. Plusieurs entreprises ont prospecté et comptent bien exploiter les sous-sols de différentes zones du nord du pays. Mais les premières étapes de ce processus ont rencontré l’opposition des populations locales. Selon le maire de l’une des communes concernées, « la plus grande valeur que nous ayons aujourd’hui n’est pas le lithium, mais la biodiversité. » La région de Montalegre et Boticas est classée « patrimoine agricole mondial » par la FAO. Le débat est complexe : pour devenir plus verte, l’Europe doit-elle exploiter ses ressources, en creusant une partie de son sous-sol ?