Conférence d’Ismet Kurtovitch, Historien.
Il y a 80 ans à Nouméa, un coup d’état engage brillamment une Nouvelle-Calédonie libre dans la Seconde Guerre mondiale. Drôle de coup d’Etat, préparé entre juin et septembre 1940 par deux groupes de Résistants calédoniens, l’un autonomiste et l’autre de Gaullistes, seuls contre à peu près tous les pouvoirs (Gouverneur, justice, armée, gendarmerie, Églises, bourgeoisie). Ils se donnent un Manifeste politique d’une grande audace, prennent les armes, lance une grève générale et réussissent de justesse à renverser le Gouverneur et son administration qui se réfugient en Indochine. Côté Kanak, on observe, puis on participe plutôt plus que moins, mais non sans avoir négocié en bonne et due forme avec le nouveau régime gaulliste l’engagement des hommes contre une sortie de l’Indigénat et la généralisation des droits liés à la citoyenneté.