Accrochée à la montagne, au-dessus de la vallée de l’Avençon, la ferme de Martine Gerber ressemble à un petit paradis. Avec ses ânes, son chien de berger, ses trente moutons et son jardin à flanc de coteau, la fermière solitaire a de quoi s’occuper. La laine blanche des moutons est le centre de toute son attention. Son rêve d’enfant n’était-il pas de tisser ces fils de laine pour en faire quelque chose ? Adulte, elle en fera une association consacrée à la valorisation de cette filière locale encore mal appréciée. La « Filature de l’Avençon» récolte la laine sur des chantiers de tonte, puis la lave, la carde, la file, la teinte. Ce projet a aussi permis de tisser des liens entre les habitants de la vallée vaudoise. Telles des fileuses d’un autre temps, des femmes se retrouvent au rouet au coin du feu, tandis que d’autres se rassemblent pour trier la laine. Avec Martine, c’est une matière première de qualité qui retrouve ses lettres de noblesse, mais aussi et surtout un style de vie proche de la nature. Un documentaire de Raphaël Engel pour Passe-moi les jumelles.