En Italie, bien plus qu’en France, les vérifications des policiers sont très strictes. Les amendes sont lourdes, 533 euros l’infraction, et les contraintes de sécurité plébiscitées par une large part des Italiens, élus locaux en tête. La crise du covid a aussi révélé une facette que l’on ne devinait pas d’une partie des Italiens, une certaine culture de la dénonciation, voire de la délation. Sur les bords du lac Majeur les propriétaires n’ont pas le droit d’utiliser leurs résidences secondaires hormis circonstances exceptionnelles. Et les voisins ne se privent pas d’alerter la police sur le cas des contrevenants. Une grande partie des maires les y encourage même et appelle publiquement à la délation. C’est le cas à Piacenza par exemple où la municipalité s’est équipée d’une appli explicitement dédiée à la dénonciation des citoyens qui contournent les règles du (dé)confinement. Il suffit de cliquer pour dénoncer un attroupement, un voisin non masqué ou des passants en défaut d’autorisation. Face à cette déferlante quelques Italiens dénoncent un « état policier » et un « inquiétant climat de surveillance ». A leur tête Vittorio Sgarbi, député et grande gueule de la politique italienne, a écrit une lettre ouverte incendiaire au Président de la république. Un documentaire de Brando Baranzelli et Corinne Langlois