La Côte d’Ivoire, dont l’économie est dominée par l’agriculture, a bâti sa réussite sur l’exploitation du cacao. Une ombre au tableau :  l’utilisation massive de pesticides, souvent d’origine frauduleuse, a explosé au cours des dix dernières années.

Des produits à la composition difficilement identifiable, fabriqués en Chine, en Inde ou en Europe, parfois homologués par l’Etat ivoirien, sont proposés sur les étals des marchés à des prix attractifs. Ils répondent à forte demande des agriculteurs et des maraîchers, soucieux d’améliorer leurs rendements pour faire vivre honorablement leur famille.
En Afrique, il est souvent impossible de se soumettre aux normes européennes édictées pour se protéger des pesticides. Ni centres anti-poison, ni agence de sécurité sanitaire ne veillent à l’intoxication et à la prévention et aux risques d’intoxication. La sensibilisation et la formation des agriculteurs à l’exploitation de ces produits font défaut. Leur impact sur la santé se situe en dehors de tout contrôle.

Leur maniement peut provoquer de graves accidents qui alimentent la rubrique des faits divers. Dans le village de Mignoré, neuf personnes, – dont sept issues de la même famille, -sont décédées après, semble-t-il, une intoxication aux pesticides organo-phosphorés,
Notre équipe a mené l’enquête pour prendre la mesure d’une contamination latente.

Reportage de Guillaume Collanges et Sébastien Daycard-Heid disponible jusqu’au 14/09/2025.