Dans le sillage des mouvements de décolonisation des savoirs, les musées du monde entier sont appelés à repenser non seulement leurs collections, mais aussi les cadres symboliques et linguistiques à travers lesquels ces objets sont présentés. Si l’attention s’est longtemps concentrée sur la restitution des œuvres, un autre enjeu, tout aussi crucial, commence à émerger : la place des langues dans l’expérience muséale. En effet, au-delà de la matérialité des objets, ce sont les langues elles-mêmes qui portent les mémoires, les visions du monde et les formes de savoirs des peuples colonisés.