Sur la plage, dans la rue, au fond d’un terrain vague d’une favela, mais aussi dans la jungle. Partout au Brésil, on joue au « futebol »…

Au coeur de la forêt amazonienne, se trouve le petit village de Kyikatéjé, empreint de traditions ancestrales indigènes. C’est ici que vivent les joueurs du Gavião Kyikatêjê (les « Aigles de la Forêt ») Futebole Clube , première équipe indigène professionnelle du Brésil.

L’équipe a évolué pendant trois ans dans la seconde division du championnat de l’état du Para en Amazonie, avant d’atteindre récemment la première division de ce même championnat.

Aujourd’hui, leur rêve est d’être sélectionnés pour jouer la légendaire Copa do Brasil . Ce serait un véritable exploit. Et toute la tribu y croit…
Des Indiens dans le monde du football, c’est peu commun. Ils connaissent les plantes et les secrets de la forêt, ils ont vécu en autarcie pendant des siècles.

Puis il y a une quarantaine d’années, la tribu a découvert le football.
De simple distraction, le football est devenu une réelle passion, et rapidement une équipe de joueurs amateurs s’est dessinée. La vitesse, la résistance et la force des Indiens sont parmi leurs meilleurs atouts. A tel point que l’ambition de devenir une équipe professionnelle gagne la tribu. Le rêve de dominer, non pas la forêt ni ses animaux, mais le ballon rond devient une priorité pour le chef de la tribu, surnommé Zèca (l’aigle), qui voit là l’opportunité de faire rayonner l’identité des Indiens d’Amazonie à travers tout le pays. Décidé à faire entrer sa tribu dans la légende du football brésilien, il lance une procédure administrative pour créer une équipe professionnelle. En 2009, une fois l’équipe officialisée, la sélection des joueurs a commencé.

Après des mois de recherche, les entrainements ont pu commencer…
Aujourd’hui les « Aigles de la Forêt » ont leur club. Des joueurs indiens, qui, après avoir obtenus une série de prix dans les championnats amateurs, ont décidé de se professionnaliser. Ils deviennent l’unique équipe indigène
professionnelle au monde.

L’équipe participe aux matchs avec les corps peints, et les jeux commencent toujours par un cérémonial incluant des chants de la tribu. Mais ce qui étonne le plus, c’est la préparation physique pour le moins surprenante des joueurs : elle inclut des flèches et des courses avec des troncs d’arbres !