Les zones pavillonnaires s’étendent aux abords de toutes les villes et villages français, selon un modèle qui se reproduit à l´identique. Avec leurs petits noms chantants, « Les terrasses du soleil » ou « Le clos des Acacias », elles incarnaient à la fin des années 60, le rêve d’une classe moyenne alors en pleine expansion et, aux yeux des gouvernements successifs, un moteur pour la croissance économique. Mais avec la crise, ce modèle qui devait apporter une solution au problème des grands ensembles, à l’engorgement des villes et à la désertification des campagnes, s’est peu à peu transformé pour ceux qui y habitent en un véritable cauchemar. Les coûts individuel et collectif de ces zones périurbaines sont en effet devenus exorbitants et leur impact sur l’environnement, qui se fait sentir bien au-delà de leur aire, est souvent désastreux. Oubliés des services publics, éloignés des centres de décision et de travail, endettés par leurs emprunts immobiliers, leurs résidents, souvent d’origine modeste, vivent aujourd’hui sur le fil, entre résignation et révolte comme l’a montrée la crise des gilets jaunes. Quel était donc le projet à l´œuvre dans cette architecture de pavillons isolés, standardisés et bon marché ? Qui sont ceux qui y vivent, quels étaient leurs rêves et quelle est leur réalité ? Et quel est enfin l´impact de ce modèle urbanistique sur nos vies et sur notre environnement ?