De la blouse roumaine « ie » aux costumes bavarois, l’extrême-droite européenne détourne les habits traditionnels pour afficher des racines « pures ». Quand le patrimoine textile devient une signature politique.
La « ié », blouse traditionnelle roumaine en lin blanc, brodée de motifs multicolores, est un trésor du patrimoine, célébré par Matisse, Yves Saint Laurent et l’Unesco. Mais en 2025, elle devient l’uniforme inattendu de l’extrême-droite roumaine en campagne présidentielle. Comment un vêtement folklorique peut-il être instrumentalisé politiquement ? Quelles tensions surgissent lorsque le patrimoine textile est utilisé pour revendiquer des racines « pures » ou une authenticité présumée ? Le phénomène roumain s’inscrit-il dans une logique européenne plus large de récupération des traditions ? Faut-il redéfinir la frontière entre culture populaire et symbole politique, ou le vêtement reste-t-il neutre ?