L’expression front de l’Est, appliquée à la période 1914-1917, désigne le théâtre d’opérations de la Première Guerre mondiale qui oppose, en Europe de l’Est, la Triple-Entente et ses alliés à la Triple-Alliance et les siens. Les États engagés dans les hostilités dans l’Est du continent européen, le Reich, l’empire austro-hongrois et l’empire ottoman d’une part, la Russie, à laquelle se joint en 1916 la Roumanie de l’autre, tentent de mener des opérations en coordination avec leurs alliés. De par sa position centrale, les puissances centrales, alliés au Reich, subissent les plus souvent les initiatives concertées des puissances de l’Entente, de plus en plus à même de coordonner, à partir de 1916, les initiatives offensives, une offensive à l’Est permettant d’interrompre une offensive du Reich en France ou une initiative de la double monarchie en Italie. Lancée dès les déclarations de guerre qui déclenchent le premier conflit mondial début août 1914, la guerre à l’est de l’Europe est d’abord rythmée par une série d’opérations militaires de mouvement en Prusse-Orientale et en Pologne, à l’instigation des Russes qui défont plusieurs fois les Autrichiens puis envahissent la Prusse-orientale. Leur offensive est néanmoins stoppée par les Allemands à Tannenberg, avant que la ligne de front ne se stabilise dans les Carpates et en territoire polonais. Début 1915, une vaste offensive austro-allemande permet aux Empires centraux de s’avancer profondément en territoire russe et d’occuper la Pologne, alors que la Bulgarie se joint à leur effort militaire. Malgré une série de succès russes en 1916 et l’entrée en guerre aux côtés de la Russie de la Roumanie la même année, une situation économique explosive et le mécontentement populaire débouchent en mars 1917 sur la chute de l’Empire russe. La Roumanie est parallèlement envahie, occupée et vaincue. En mars 1918, le traité de Brest-Litovsk de 1918 entérine le retrait russe de la guerre, après la révolution d’Octobre 1917, et au prix de nombreuses concessions territoriales.