Suivez Jérémie Villet dans la forêt de son enfance, berceau de son amour pour le sauvage et la photographie. Assis sur le rebord d’une fenêtre, une paire de jumelles serrée entre ses mains, un enfant scrute l’horizon. Depuis la ferme familiale, son regard s’attarde là où les champs s’achèvent et où commence la forêt. Au-delà de cette lisière s’ouvre un royaume secret habité d’ombres furtives, qui devient avec le temps, son terrain de jeu, son refuge, son premier territoire d’exploration. C’est là qu’est née sa vocation, la photographie animalière.
Cet enfant, c’est Jérémie Villet.
Ce nom résonne déjà dans l’histoire des Baladeurs. À deux reprises, il y a raconté ses expéditions dans les régions les plus froides et reculées du globe, qu’il parcourt chaque hiver à la recherche de la faune sauvage. Dans ces paysages enneigés, il capture la nature dans sa quiétude et saisit, à chaque rencontre animale, des instants suspendus, fragiles, uniques.
L’une de ces rencontres animales, qui selon ses propres mots a changée sa vie, vient d’ailleurs de donner naissance à la première bande dessinée des Baladeurs : Alaska Highway, peinte à la main par Marie Larrivé.
Mais au fil de ses voyages lointains, une attente demeure toujours : retrouver la forêt de son enfance. Un retour essentiel à la racine, dans une forêt-refuge, où le temps semble s’arrêter et où les cerfs surgissent au détour des sentiers. Car si ses clichés polaires l’ont fait connaître, c’est bien cette lisière originelle qui continue de faire vibrer Jérémie : là où tout a commencé, là où le goût du sauvage et celui de la photographie se sont d’abord éveillés.