La poya en patois, cela signifie la montée. Cette montée à l’alpage, événement annuel dans le monde paysan de la Gruyère, est représentée dans la peinture depuis la fin du 19ème siècle. Et bien que la réalité agricole a passablement changé et que les troupeaux se font à l’heure actuelle souvent « alper » en camion, la peinture de poya reste la même. Les peintres d’aujourd’hui la montrent comme elle se faisait à l’époque et y mettent bien plus qu’une simple nostalgie folklorique. Certains parlent de paradis perdu, d’autres y voient l’illustration du célèbre « ranz des vaches » ou une symbolique qui les amène « vers le haut », comme le « vieux chalet » de l’abbé Bovet. Passe-moi les jumelles a rencontré quatre peintres aux parcours bien différents. Le traditionnel Gaby Menoud de Sâles a peint sa première poya il y a 62 ans. Le Brésilien Carlos Prestes est arrivé à Romont il y a 25 ans et est tombé amoureux des montagnes et pâturages de la Gruyère. Benoît Pittet, fils d’armailli de l’Inthyamon, replonge dans ses souvenirs d’enfance et Francis Oberson, le grand maître de la poya, a fait de cette peinture son métier.