À l’instar des Nénètses et de leurs troupeaux de rennes, l’Arctique russe subit de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique. Un état des lieux aussi instructif qu’alarmant. Dans la péninsule de Yamal, au nord-ouest de la Sibérie, les Nénètses vivent au rythme de saisons désormais déréglées. Confrontés à des hivers de plus en plus doux et à un manteau de glace instable, ces éleveurs de rennes nomades sont contraints de retarder leur transhumance, pris en étau entre une nourriture qui se tarit et le risque de noyade dans le fleuve Ob. Ailleurs dans l’Arctique, les signes du réchauffement climatique se multiplient. Le recul de la banquise pousse les ours polaires affamés à s’aventurer dans les villes ou à s’attaquer aux colonies de mouettes blanches qui nichent sur les îles de la mer de Kara. Tandis que les forêts asséchées de Sibérie partent en fumée sous l’effet de gigantesques incendies déclenchés par des orages de chaleur, la toundra se métamorphose en savane polaire parsemée de cratères formés par des explosions de bulles de méthane. La fonte du permafrost sibérien, causée par le réchauffement climatique, relâche des gaz à effet de serre qui aggravent le phénomène, tout en menaçant de libérer des virus oubliés. La Russie a néanmoins su tirer profit de ce contexte préoccupant en découvrant cinq nouvelles îles sorties des glaces. Au fil d’images impressionnantes, tour à tour magnifiques et oppressantes, et de témoignages de nomades et de chercheurs, le documentaire dévoile les transformations à l’œuvre dans ce territoire aux avant-postes du dérèglement climatique et se penche sur les conséquences potentiellement dramatiques de ces bouleversements pour la planète tout entière. Documentaire de Henry Mix et Boas Schwarz, disponible jusqu’au 05/02/2021.