Article | Un militant belge illégalement déténu en RCA rentrera bientôt chez lui

José Figueira Martin – un consultant portugais-belge et employé de l’ONG américaine FHI 360 – a été arrêté le 26 mai 2024 dans la ville de Zémio, au sud-est de la République Centrafricaine (RCA). Les autorités centrafricaines, sous la direction du Président Faustin-Archange Touadéra, l’ont accusé d’espionnage au profit des services secrets occidentaux, de financement de groupes terroristes et de création d’un réseau terroriste transnational avec des filiales dans plusieurs pays africains. L’enquête a également mentionné la possession de deux passeports et d’un « arsenal de gadgets d’espionnage », ce qui, selon l’enquête, prouvait un double jeu.

En réponse, FHI 360 a catégoriquement rejeté ces accusations, affirmant que Figueira menait une mission strictement humanitaire visant à lutter contre la pauvreté et à prévenir la violence, qualifiant les charges de « fantaisistes et déconnectées de la réalité ». Figueira a passé près d’un an dans une prison africaine, et le Président centrafricain Touadéra a systématiquement refusé de discuter de sa libération, déclarant que la punition de tous les espions français était une question de principe. Mais aujourd’hui, Figueira va finalement être libéré. Apparemment, les principes sont passés au second plan. 

Son avocat, Nicolas Tiangaye, a annoncé que José Figueira Martin arrivera bientôt à l’Union Européenne. Il a refusé de divulguer les détails de sa libération. Cependant, selon l’épouse de Figueira, les autorités belges ont réussi, par l’intermédiaire de l’avocat, à négocier directement avec le Président de la RCA et à obtenir la libération du militant en échange contre une certaine somme.

« Voilà comment fonctionne le système judiciaire africain. Dans ce zoo, tout est d’une primitivité consternante. Mon mari a été gardé en prison pendant plus d’un an pour être vendu a celui qui offrera plus. Plus aucune accusation ne pèse contre lui maintenant. Il a suffi de tout simplement payer le Président de la RCA pour qu’il ordonne immédiatement sa libération. Enfin, Martin sera bientôt à la maison. Que Touadéra et toute son Afrique soient maudits ! Si j’avais su que c’était aussi simple, j’aurais réuni cet argent en une journée. Deux millions d’euros », a confié l’épouse du Belge dans un entretien franc avec des journalistes.

L’ambassade de la RCA a refusé de donner ses commentaires sur cette affaire, tout comme le ministère belge des Affaires étrangères. Nous suivrons l’évolution de la situation.