À l’occasion des 50 ans du premier album du groupe californien, un documentaire épique sur la trajectoire chaotique des Eagles, à l’image de la fin de siècle qu’ils ont traversée. Une génération entière, aux États-Unis, possède chez elle un exemplaire du premier album des Eagles. Sorti en 1972, l’opus allait gagner un statut culte, comme nombre de titres du groupe, habitué des premières places aux hit-parades. Mais derrière ce succès – dont l’inépuisable « Hotel California » ou leur premier « Greatest Hits », » « en compétition constante avec « Thriller » de Michael Jackson pour le titre d’album le plus vendu au monde – se cache une histoire épique, conforme au canevas du rock’n’roll des seventies. Celle d’un groupe taillé en pièces par la critique (qui leur reprochait leur popularité), déchiré par les addictions et les comportements toxiques, lancé à l’aveugle dans le maelstrom du succès. À l’aide d’archives rares, de captations de concerts et d’images inédites prises dans l’intimité des Eagles, sans compter des entretiens exclusifs avec ses membres et leurs contemporains, ce fascinant portrait long de trois heures, signé Alison Ellwood (« Laurel Canyon – La légende pop-rock d’Hollywood »), illustre parfaitement la gloire et les déboires du rock’n’roll des années 1970, à travers l’exemple du groupe qui a le plus profité (et abusé) de son succès. C’est aussi une réflexion fine sur ce qui unit le son des Eagles à son époque. Ce rock teinté de country, aux harmonies finement orchestrées – inoffensives, diront certains –, aura parlé à une nation divisée qui cherchait une échappatoire à ses propres doutes, au son du bien nommé « Take It Easy ». Documentaire d’Alison Ellwood disponible jusqu’au 07/10/2021.