En 2014, Tracks rencontrait le photographe de guerre américain à Paris. Pendant 30 ans, Stanley Greene a couvert tous les grands conflits au Rwanda, en Afghanistan, en Irak ou encore en Syrie. Célébré depuis 1994 pour sa couverture de la guerre de Tchétchénie, le travail de Stanley Greene a été récompensé à cinq reprises par le célèbre prix World Press. Pas vraiment du genre à tendre l’autre joue, Stanley Greene intègre les Black Panthers à la fin des années 1960 : actif au sein du programme alimentaire pour enfants défavorisés du mouvement révolutionnaire noir, il s’engage aussi contre la guerre au Vietnam. Ses premiers travaux de photographe datent de 1975 : à cette époque, il plonge dans une autre révolution pleine de bruit, de fureur et de drogues, celle de la scène punk de San Francisco. Il vit dans un squat et côtoie, entre autres, les Dead Kennedys qu’il immortalise sur pellicule. En 1989, Stanley se retrouve à Berlin, où le mur est en train de tomber. Sa photo « Baisers à tous », prise au cœur de l’action, devient le symbole de cette libération.