Le périphérique de Paris n’est pas qu’un anneau aiguillant un flot ininterrompu de véhicules : c’est aussi une ville à part entière, avec ses tentes et ses HLM.

Le périphérique de Paris est la route la plus empruntée de France, un «monument» dédié à l’automobile et achevé en 1973, lorsque Pompidou pouvait encore répondre aux critiques : «les Français aiment la bagnole». Le périphérique, c’est d’abord un flot de trafic ininterrompu, avec ses codes et ses dangers, qu’il faut entretenir, réguler, surveiller. Mais le périphérique, c’est aussi une ville à part entière. Dans un périmètre de moins d’un kilomètre vivent 700 000 personnes. Certains ont posé leur tente à quelques centimètres des voitures, d’autres vivent dans des barres parfois collées au boulevard. Pollution, bruit, no man’s land : la «zone», ce terrain vague et malfamé qui entourait Paris jusqu’à la construction du boulevard, survit sous le béton.