Le roman « Noara, la dernière lune » est un livre rédigé par ses deux créateurs, Jérémy Filali et Jules Thiessart. Il est paru en 2019.

Jérémy Filali est le président de l’entreprise Atypique Studio, fondé en 2017, il est également scénariste. Atypique Studio est indépendant, basé à La Ciotat dans le sud de la France. L’auteur de « Noara » est Jérémy Filali. L’ambition a donc été de transporter le récit sous format de jeu vidéo. « Noara » est un jeu de stratégie de type MOCA, qui s’inspire grandement des échecs.

L’ouvrage débute par des illustrations signées Alexandre Reynaud. Comme on
pourrait le retrouver dans un jeu tel que « League of Legends » (Riot Games), les différents « skins » des personnages permettent de visualiser leurs atouts ainsi que leurs caractères physiques dominants.

Le roman « Noara, la dernière lune » est un récit court : il ressemble presque à un script, grâce à une mise en page très oralisée. En effet, les dialogues reprennent les genres du théâtre : le nom du personnage, ainsi que sa réplique, son rang. Tous les personnages présentés semblent inspirés de bande dessinée manga, des créations intrinsèquement liées au monde du jeu vidéo. Le Japon est très prolifique et la musculature de certains personnages dont Slik, l’anguille électrique ou Rexes, le squille pugiliste rappellent Majin Buu sous sa forme la plus athlétique, issu de l’univers de « Dragon Ball » l’œuvre phare d’Akira Toriyama.

Les autres « héros » principaux de cette histoire dédiée au combat et à l’action sont Amanaka, le prince du Clan des Kragh, Arkansza, la tortue « chamane prodige », Chaknie, « l’artilleuse axolotl ». Ils ont tous des traits de bêtes, associés à une anatomie humaine. Le lecteur découvrira peu à peu les personnalités de chaque guerrier. Certains se montrent plus altruistes que d’autres, loin des stéréotypes manichéens des œuvres lisses. Une telle présentation permet au lecteur de poser une image très précise du protagoniste. De ce fait, l’imagination peut être réduite, mais une initiative de la sorte enrichit le « lore » (synonyme de « background » dans l’univers des
jeux). Ainsi, le monde de « Noara » est déjà fixé, et le lecteur (et futur joueur)
comprend immédiatement les bases de l’intrigue : il n’est pas déboussolé, ce
qui profite à l’immersion.

L’originalité du livre repose sur les différents points de vue : les évènements sont rapportés par un personnage différent à chaque fois. Par exemple, le prologue est raconté d’après Amanaka, l’orque, sur les rives Kragh. Proche de la mer, le décor est planté. L’entrée en matière est organique et violente, sauvage. L’action prend place dans un lieu désolé et rocheux, parfait pour des personnages anthropomorphes inspirés d’animaux marins.

Les différents guerriers s’expriment d’une manière unique : à chaque changement de point de vue, le lecteur identifie précisément les attentes et le profil de chacun. Certains personnages plus discrets mais tout aussi courageux comme Arkansza, la petite fille de Djakpa prouve qu’un personnage de jeu vidéo féminin n’a pas besoin d’être une jeune jouvencelle en détresse pour intéresser le lecteur. Cultivée et brave, son discours est plus descriptif. Le rituel est une thématique centrale du livre : cérémonie de passage, mise à l’épreuve des talents des guerriers, pour montrer aux anciens qu’ils méritent le rang de « Maelestorm ».

L’histoire pourrait se résumer ainsi : des tueurs nés qui cherchent à s’imposer dans l’Histoire de leurs espèces. Pour cela, les différentes épreuves se calquent à des niveaux. Cinq personnages totalement opposés les uns aux autres, mais liés par une force impressionnante.

Pendant les huit chapitres, chacun révèlera ses atouts et ses faiblesses, dans un tourbillon de sang, de tripes et d’insultes. Chaque étape est plus difficile que la précédente et c’est normal, car nous suivons l’évolution basique pour tout jeu vidéo, avec une ascension vers un boss final. Afin de dynamiser le récit et de le rendre plus profond, des intrigues en parallèle et de cachoteries ont été disséminées, donnant lieu à des situations gorgées de suspense.

Ce livre expérimental qu’est « Noara, la dernière lune » présente un univers cohérent, parfaitement adapté au support des jeux-vidéos. Les rebondissements sont bien amenés et les éléments sont plantés pour le décor de ce jeu vidéo qui se destine surtout à un public majeur, en quête de sensations fortes.

Le site du livre : https://www.noara-universe.com/