Les fouilles du début du 20e siècle ont permis de grandes découvertes sur ce complexe, qui garde pourtant de nombreux secrets. La pyramide de Sahourê est un monument funéraire érigé pour le pharaon Sahourê, qui régna durant la Ve dynastie de l’Ancien Empire égyptien.

Située à Abousir, entre Gizeh et Saqqarah, elle marque une transition importante dans l’architecture funéraire royale, introduisant des éléments qui influenceront les tombes des souverains suivants. Moins imposante que les grandes pyramides de Gizeh, elle demeure néanmoins un chef-d’œuvre de l’ingénierie de son époque.

Construite en calcaire local, avec un revêtement initialement en calcaire fin de Tourah, la pyramide mesurait environ 47 mètres de hauteur à l’origine, mais l’érosion et le pillage des matériaux ont réduit sa structure à un état partiellement ruiné. Son plan suit le schéma classique des complexes funéraires de l’Ancien Empire, comprenant une pyramide principale, un temple funéraire, une chaussée couverte et un temple de la vallée, relié autrefois au Nil pour faciliter le transport des blocs de pierre et des offrandes.

L’intérieur de la pyramide est relativement simple, avec une descenderie menant à une chambre funéraire, aujourd’hui en grande partie effondrée. Cependant, c’est dans le temple funéraire que l’on trouve certaines des décorations les plus remarquables. Les murs étaient ornés de bas-reliefs finement sculptés, représentant des scènes de processions, d’offrandes et même des expéditions maritimes vers le mythique pays de Pount, témoignage des ambitions commerciales et militaires du règne de Sahourê.

Le complexe funéraire de Sahourê constitue également une étape importante dans l’évolution de l’art et de l’iconographie royale. Il introduit un raffinement dans la représentation des figures, notamment dans les reliefs où l’on distingue une grande précision des détails et une vivacité des expressions. Ces œuvres offrent un aperçu unique de la cour royale et des rituels religieux de l’époque.