C’est une molécule dont on parle beaucoup et qui fait débat. Le CBD, ou cannabidiol, est une molécule présente dans le chanvre, mais qui ne présente pas de propriété psychotrope. On lui prête toutefois des vertus relaxantes voire même « thérapeutiques ». Depuis plusieurs mois, cette molécule issue du cannabis s’impose dans l’industrie du bien-être. Si le CBD n’est pas classé dans la catégorie des stupéfiants, il fait pourtant partie des 244 substances présentes dans la fleur de chanvre appelée cannabis. Mais contrairement au THC, elle n’a pas de propriété psychotrope et sa commercialisation est autorisée depuis des boutiques dédiées. Mais qu’y a-t-il vraiment dans ces produits, que ce soit des fleurs CBD, des résines ou des huiles ? Le consommateur, s’y retrouve-t-il ?

Un peu d’histoire

Repéré en 1940, sa structure et sa composition moléculaire ont été identifiées en 1963 par le chimiste israélien Raphael Mechoulam, un chercheur qui découvrira également le THC un an plus tard. À l’inverse du THC, le CBD ne modifie pas la perception, les pensées et ne procure donc pas de sentiments d’ivresse, de vertiges ou d’euphorie. Il n’a aucun effet psychotrope. On le consomme surtout pour se détendre, car le CBD a en effet des propriétés relaxantes : il agit sur certains récepteurs liés à la douleur ou l’anxiété. Il pourrait à la fois servir d’antidépresseurs, d’antidouleurs, d’anxiolytiques et jouer un rôle dans le sevrage des addictions justement. Il est aussi utilisé par les sportifs pour calmer les douleurs post-entraînement, accélérer la guérison de certaines blessures et améliorer le sommeil. En 2018, l’agence mondiale antidopage a d’ailleurs retiré le CBD de la liste des produits dopants. Dans un rapport rendu en 2017, l’organisation mondiale de la santé estime quant à elle que le CBD n’est pas nocif et qu’il n’a pas de potentiel addictif. L’OMS préconise également de nouvelles recherches pour prouver et asseoir définitivement les possibilités thérapeutiques de la molécule.

Un contrôle drastique de la production

Le CBD est commercialisé un peu partout dans le monde depuis plusieurs années, principalement sur Internet et sous différentes formes : en huile, en pommade, en gélules en liquide pour cigarettes électroniques ou encore sous forme d’herbe et de résine. Tous les produits qui arrivent en France sont testés en laboratoire avant d’être mis sur le marché. La priorité est de contrôler le taux de THC présent dans les fleurs : dans l’hexagone, celui-ci ne doit pas excéder 0,2 %. Après une contre-analyse, toute marchandise présentant un taux supérieur est renvoyée. Des contrôles sont effectués dans les lieux et boutique CBD qui en présentent à la vente.

D’où vient la controverse ?

Le problème est la plante d’origine du CBD : le chanvre. En effet, dans l’imaginaire collectif, tout ce qui touche de près ou de loin au chanvre et sa fleur, le cannabis, suscite immédiatement un bannissement. Mais privée de THC, la molécule responsable des principaux effets psychoactifs, elle devient inoffensive, et même vertueuse. Ce n’est pas la première fois que la peur ou la méconnaissance entraîne un rejet quasi-systématique. Au niveau légal, c’est le vide juridique à l’heure actuelle en France, l’Europe interdit sa prohibition et la loi reste claire sur un point : interdiction absolue de présenter ce produit comme un médicament.