Initialement prévue pour 2010, la mise en service du nouvel aéroport Willy-Brandt de Berlin-Brandebourg n’a cessé d’être repoussée. Retour sur le naufrage d’un chantier titanesque, qui aura coûté plus de sept milliards d’euros à l’Allemagne ainsi que leur carrière à plusieurs responsables politiques. Pour toute la ville de Berlin, les lettres BER sont devenues les trois lettres d’un désastre financier. Plus que le code du futur aéroport Willy-Brandt de Berlin-Brandebourg, toujours en construction, elles rappellent l’échec cuisant que représente ce projet titanesque. Voulu pour être le plus moderne d’Europe, l’aéroport, désormais censé être inauguré avec près de dix ans de retard fin octobre 2020, aura coûté plus de sept milliards d’euros à l’Allemagne ainsi que leur carrière à plusieurs responsables politiques. C’est au sud de l’aéroport de Berlin-Schönefeld que les travaux débutent le 5 septembre 2006 dans l’optimisme général. Sourire aux lèvres, six hommes inaugurent alors le chantier devant les caméras : Matthias Platzeck, ministre-président du Land de Brandebourg, Klaus Wowereit, à la tête du Land de la ville de Berlin, Hartmut Mehdorn, PDG de la Deutsche Bahn, Wolfgang Tiefensee, ministre fédéral des Transports, et Udo Haase, maire de Schönefeld, qui ne figurera pas sur la photo officielle. Après une décennie de retards en série, de coûts exorbitants et de soupçons de corruption, ils témoignent ici de leur amertume. Fiasco made in Germany Architectes, chefs de projet, cadres, politiciens… : dans une véritable hécatombe, les démissions s’enchaînent et n’épargnent pas les personnalités qui ont officialisé le lancement du chantier. Comment expliquer ce naufrage aux portes de l’une des plus grandes capitales européennes ? Malgré les déconvenues et les polémiques, pourquoi aucun participant au projet n’a-t-il encore eu à prendre la responsabilité de cet échec retentissant ? Pour mieux appréhender les causes de l’un des plus grands fiascos des dernières décennies, retour sur le déroulement du projet à travers les témoignages de trois de ces six hommes, les trois autres n’ayant pas souhaité s’exprimer.

Documentaire de Thomas Balzer disponible jusqu’au 28/10/2021.