Devant les frictions constantes entre le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial, le mouvement nationaliste québécois se transforme en mouvement indépendantiste. Le Ralliement national (RN), dirigé par Gilles Grégoire, et le Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN), dirigé par Pierre Bourgault et Hubert Aquin, sont fondés en 1960 et se transforment rapidement en partis politiques. En 1967, René Lévesque, qui est alors une figure de proue du parti libéral du Québec, quitte le parti libéral et fonde le Mouvement Souveraineté-Association (MSA). En 1968, les forces indépendantistes se regroupent en un seul parti, le Parti québécois, sous la gouverne de René Lévesque. Les partis indépendantistes recueillent 8 % des votes populaires en 1966, 23 % en 1970 et 30 % en 1973. Ces résultats sont insuffisants pour permettre la prise du pouvoir mais ils démontrent la nette croissance de l’idéologie indépendantiste au Québec. En 1967, le général de Gaulle, lors d’un voyage au Canada, donne une légitimité internationale à l’idée d’indépendance du Québec en prononçant le célèbre Vive le Québec libre devant une foule en délire à Montréal. Tout se modernise et se démocratise : la santé, l’éducation, la culture, l’industrie et le commerce, les finances, la place de la langue française et celle des puissants syndicats… Jusqu’où les Québécois pousseront-ils cette Révolution tranquille ?