L’expérience de la Perestroïka, la restructuration économique et de la Glasnost, la transparence politique menée par Mikhaël Gorbatchev s’achèvera dans le chaos et mènera Boris Eltsine au pouvoir, signant l’arrêt de mort de l’Union Soviétique le 25 décembre 1991. Le 19 août 1991, à Moscou, le putsch mené par un groupe de généraux conservateurs allait précipiter la dislocation de l’URSS. Trente ans plus tard, la Russie de Vladimir Poutine, loin de célébrer cette date, préfère rendre hommage à la Victoire de 1945, devenue ces dernières années la fête nationale pour les Russes. Le gouvernement actuel tente de fortifier son pouvoir en reconstituant un empire par l’affirmation de sa force et de sa puissance militaire, que ce soit en Ukraine ou encore en Géorgie. Une rhétorique qui s’appuie sur l’Armée, choyée par Vladimir Poutine, ainsi que sur le concept d’une Patrie menacée à défendre coûte que coûte. De l’URSS, le pouvoir actuel ne retient que la grandeur, ainsi l’évocation des heures sombres des goulags a bien du mal à percer. Effacés les camps de travaux forcés, c’est désormais Staline qu’on célèbre pour son rôle dans la Victoire du 9 Mai 1945. Aujourd’hui, le pouvoir russe a choisi d’oublier 1991 et la fin de l’URSS, pour mieux la reconstituer… Enquête sur la mémoire contrariée des Russes. Reportage disponible jusqu’au 31/07/2051.