C’est le thème qui inquiète les spécialistes depuis plusieurs semaines, mais aussi bien sûr les plus jeunes et leurs parents. Trop longtemps délaissés, considérés comme moins vulnérables face au virus, les adolescents et les jeunes adultes prennent de plein fouet l’envers de la pandémie : la dégringolade psychique. Qu’on ne vienne pas ici affirmer comme on a pu l’entendre, que la jeune génération est plus fragile que les précédentes face aux épreuves. Les jeunes subissent depuis le début de cette pandémie une lente et perverse dépression collective. Privés de vie sociale, de contacts avec les amis, de sport, de vie amoureuse, à un âge où tout cela est tellement important, les jeunes adultes doivent affronter la solitude, les journées plantées devant un ordinateur où des professeurs tentent tant bien que mal de sauver ce qui peut l’être de l’enseignement. Le décrochage scolaire ou en apprentissage est massif, rendant l’avenir encore plus sombre qu’il ne l’était déjà. On n’est pas sûr que chacun d’entre nous a bien saisi la catastrophe qui s’est abattu sur les plus jeunes de ce pays. Selon l’Université de Bâle, les 15 à 24 ans sont les plus affectés dans leur santé mentale par la pandémie. Alors qu’ils étaient 7% à souffrir de symptômes dépressifs sévères avant la crise, ils sont désormais 29%. Pour rappel, une dépression sévère, on peut en mourir, de suicide la plupart du temps. Marie Abbet et Jacqueline Dubuis sont allés au-delà des chiffres, elles ont plongé dans la vie de ces sacrifiés du COVID. Depuis le début de cette semaine (19.04.2021), les mesures du Conseil fédéral contre le COVID ont été assouplies. On va pouvoir à nouveau fréquenter les terrasses avec ses amis, les salles de fitness vont rouvrir et l’enseignement en présentiel et au maximum, à 50 personnes, est de nouveau possible. Une petite lueur d’espoir pour toute une génération d’ores et déjà marquée pour la suite de son existence. Un reportage de Marie Abbet et Jacqueline Dubuis.