La nature a-t-elle des droits – et si oui, peut-elle les faire valoir devant les tribunaux ? Nous, les humains, provoquons des extinctions massives d’espèces. Les animaux, les plantes, les rivières et les écosystèmes ne devraient-ils pas pouvoir se défendre ? C’est déjà possible en Équateur, premier pays au monde dont la constitution accorde à la nature ses propres droits.

Lorsque les humains sont attaqués, ils peuvent compter sur la justice pour se défendre et d’après le biologiste et philosophe Andreas Weber, ce droit devrait être étendue aux espèces animales et végétales. La recherche l’a bien montré : les animaux sont aussi sensibles à la douleur et vulnérables que nous. Mais octroyer des droits à la nature supposerait de changer nos lois. Pour la juriste Saskia Stucki, c’est loin d’être impossible ! En effet, la législation a constamment évolué ; les femmes, les enfants, les personnes de couleur ont tous dû se battre pour leurs droits. Si ces derniers étaient contestés au départ, ils sont une évidence aujourd’hui. L’Équateur est le premier pays au monde à inscrire la nature dans sa constitution. Une forêt pluviale est d’ailleurs sortie victorieuse d’un procès contre une entreprise minière qui la détruisait. Alberto Acosta a participé à l’élaboration de cette constitution, qui fusionne les concepts juridiques actuels et la perception traditionnelle de la nature des indigènes équatoriens. La biologiste Sandra Luque tire la sonnette d’alarme : des écosystèmes entiers risquent de s’effondrer si nous ne renforçons pas leur protection. Nous assistons à une extinction de masse, comme il y a 66 millions d’années. Et c’est nous, les humains, qui en sommes à l’origine. Certes, octroyer des droits à la nature signifierait devoir changer certaines de nos habitudes, mais au final nous avons tout à y gagner.

Série documentaire scientifique (Allemagne, 2022, 25mn)