Ekaterinbourg est une ville carrefour, située au cœur de la Russie, sur la route de tous les trafics. Des cargaisons d’héroïne arrivent toutes les semaines en provenance des pays d’Asie centrale. La ville compte 200.000 drogués sur une population de 1.500.000 habitants.
Trois hommes d’affaires russes, trois «bizniessmen », ont décidé de nettoyer leur ville de la drogue, des dealers, des drogués et des flics corrompus.
Depuis 18 mois ils font régner l’ordre à Ekaterinbourg, capitale de l’Oural. Leur Ordre. A la tête d’une milice, ils écument sans relâche les rues de la ville au volant de leurs Mercedes blindées et de leur 4×4 aux vitres fumées.
Face à ce qu’ils appellent “ l’occupation ”, les justiciers ont décidé de prendre les armes. La méthode est radicale. Tous les jours dealers et drogués sont arrêtés et passés à tabac. Les revendeurs, de préférence tadjiks ou tsiganes, qui ont le tort d’être « basanés », sont systématiquement roués de coups. Des passages à tabac filmés par la milice des justiciers. Les images sont ensuite régulièrement diffusées sur la principale chaîne locale, pour l’exemple.
Quand aux consommateurs, ils ont aussi droit à leur traitement de choc. Arrêtés par les hommes de mains des Justiciers, ils sont désintoxiqués de force dans un centre situé en dehors de la ville. Menottés à des lits en fer pendant cinq semaines, sans aucun traitement, ils sont nourris au pain sec et à l’eau. Au bout d’un certain temps, ils sont si affamés qu’ils ne pensent plus qu’à manger. Un sevrage musclé, suivi d’une période de réhabilitation d’un an dans le centre où ils font des travaux divers : ramassage de neige, construction de palissade, nettoyage, peinture. Si l’un d’entre eux s’échappe, ou est surpris en train d’enfreindre le régime (boisson par exemple) le châtiment est exemplaire : correction en public pendant près d’une heure à coup de matraques, fouets, gants de boxe, ou ceinturons…
Face aux méthodes des Justiciers les forces de l’ordre sont impuissantes. Les trois mercenaires seraient protégés en haut lieu, au niveau des autorités régionales. Ils sont aussi suspectés d’avoir des liens étroits avec la mafia locale. La police s’inquiète de leur popularité grandissante qui pourrait bien cacher des ambitions politiques. Les Justiciers pour leur part accusent les forces de l’ordre de laxisme et de corruption. Ils sont persuadés que les policiers sont impliqués dans le trafic de drogue.
Loin de soulever l’indignation de la population, en 18 mois à peine les trois Justiciers sont devenus de véritables héros. Les nouveaux détenteurs de la loi et l’ordre.