On dit que Gargantua, le géant, héros de Rabelais est enterré sur le mont qui surplombe les vignes ancestrales de mon village. Je pense que cette légende n’est pas un fait du hasard ; si elle trouve sa source dans l’imaginaire de nos anciens c’est bien parce qu’aujourd’hui encore la vie des habitants reflète l’esprit de l’écrivain humaniste, bon- vivant, philosophe et grand amateur de vin. J’ai envie de m’atteler à retrouver cet esprit en saisissant au fil des saisons le quotidien de quelques habitants dont l’activité tourne autour de la vigne. Sans m’appuyer sur des références littéraires, je voudrais faire confiance à la complicité qui me lie aux villageois, exploiter le bonheur de partager avec eux les joies et tenter de comprendre les passes difficiles qui les mobilisent autour de l’exploitation du vignoble. Ce terroir très ancien de la vallée de la Loue a une histoire singulière. Après avoir subi l’agonie d’un siècle ; maladies du raisin et mutations du monde moderne, la vigne renaît. C’était il y a 20 ans grâce à l’acharnement de quelques habitants , un peu fous. Si la friche a reculé et si le vin coule à en décrocher des médailles, la conjoncture actuelle n’est pas favorable, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais puisque « le rire est le propre de l’homme », gageons avec la complicité des protagonistes d’observer sereinement, la situation qui se présente… Un documentaire de Arlette Girardot, Vie des hauts production