Sculpteur de génie, longtemps incompris, Auguste Rodin a inscrit son œuvre à l’avant-garde de son temps. Un documentaire qui retrace le parcours d’un artiste hors normes en le replaçant dans le bouillonnement artistique de l’époque. Recalé trois fois au concours des Beaux-Arts, Rodin n’a jamais désarmé. Qu’importe que son style déplaise au monde académique, que son travail scandalise ses pairs, il n’aura de cesse de suivre son intuition : « Ce que l’on nomme communément laideur dans la nature peut dans l’art devenir d’une grande beauté », estimait-il. Ébloui dans sa jeunesse par l’œuvre statuaire de Michel-Ange, ce fils du peuple, né à Paris en 1840, s’est attelé à son labeur jusqu’à sa mort, en 1917. À 25 ans, pour échapper à la misère, il suit à Bruxelles le sculpteur Carrier-Belleuse, qui l’engage dans son atelier comme praticien. De retour à Paris, inlassablement, il échange avec peintres et écrivains, dessine, modèle, martèle, cisèle. Épousant les combats de l’avant-garde artistique de son temps, de l’impressionnisme au naturalisme, Rodin réinvente son art. Quand, enfin, il connaît la consécration, il a déjà 60 ans… Un monde en mouvement. La place de Rodin dans l’histoire de l’art est unique. Avec des œuvres comme La porte de l’enfer, Le baiser ou son Balzac, éreinté avant d’être encensé, Rodin a fait sortir la sculpture de sa vocation ornementale pour la faire entrer, charnelle et palpitante, dans une nouvelle ère. Le film retrace son parcours artistique en l’inscrivant dans le formidable bouillonnement (pictural, littéraire, musical, architectural et sociétal) qui traverse la France de la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’à la Belle Époque. Documentaire de Claire Duguet (France, 2015, 53mn).