Ce deuxième épisode réexamine dans le texte les théories d’Adam Smith, philosophe écossais du XVIIIe siècle, souvent jugé – à tort – comme le « père du capitalisme ». Mais qui a vraiment lu La richesse des nations d’Adam Smith, devenu la bible du libéralisme ? Enfant de la révolution scientifique, son auteur y dénonce en effet la division du travail, ce pilier de l’économie de marché, estimant qu’elle abrutit les hommes. De même, la notion de « main invisible » d’Adam Smith a été délibérément sortie de son contexte pour être exploitée à des fins politiques. En revanche, La théorie des sentiments moraux, son livre le plus important selon lui, a été totalement occulté. Exemples à l’appui, ce deuxième épisode réexamine dans le texte les théories d’Adam Smith, observateur curieux de son époque et doté d’une foi inébranlable dans le progrès. Mais il rappelle surtout ses préoccupations sociales, délibérément oubliées. Une traversée de l’histoire des idées et des sociétés au cours de laquelle on croise aussi le philosophe africain Anton Wilhelm Amo, esclave affranchi d’origine ghanéenne, qui avait étudié en Allemagne. Comme les suivants, les deux premiers épisodes de la magistrale série Capitalisme, tournée dans vingt-deux pays, nous entraînent dans une enquête captivante, au fil de cinq cents ans d’histoire, avec pour guides éclairants des anthropologues, des historiens et des économistes renommés, dont Robert Boyer ou Thomas Piketty. Sur les traces d’un amiral chinois, des geôles d’esclaves au Ghana à la rencontre d’Indiens Maijunas, et d’une rive à l’autre de l’Atlantique, les théories d’hier nouent un dialogue fructueux avec l’actualité et les réalités contemporaines. Depuis les origines jusqu’à la mondialisation, la série décrypte les mécanismes d’un système qui détermine nos vies et survit malgré la crise. Un documentaire d’Ilan Ziv.