Ce groupe ethnique et religieux, majoritairement établi sur la montagne Gerizim, proche de Naplouse en Cisjordanie, préserve ses traditions millénaires.
Abdallah Cohen, l’un des derniers Samaritains, se marie dans quelques jours. Une étape importante de sa vie, car pour cette communauté menacée d’extinction, la création d’une famille est un événement majeur et largement célébré.

Les Samaritains de Cisjordanie portent des prénoms arabes et des noms de famille juifs, parlent l’arabe et maîtrisent parfaitement l’hébreu. Bien qu’ils ne soient ni Arabes ni Israéliens, ni Juifs ni Musulmans, les Samaritains sont culturellement proches des deux nations, enlisées dans un conflit interminable. 
Ils ont fait de leur village un lieu de tolérance et de respect entre les deux communautés ennemies. A l’image du bureau de poste ou de l’usine de Tahine, le village samaritain se veut un acteur pour la paix.  Les Samaritains, qui ont survécu à une histoire tragique faite de guerres, de conversions religieuses, d’épidémies et de famines, revendiquent aujourd’hui une neutralité, indispensable pour la survie de leur communauté.
Seuls détenteurs dans la région de la double nationalité israélienne et palestinienne, les Samaritains se savent privilégiés, car ce statut crée des opportunités impensables pour les Palestiniens. Abdallah l’a bien compris et la perspective du mariage et de ses futures responsabilités familiales, le poussent à travailler en Israël tout en vivant sa vie Palestine, fidèle à la parabole du Bon Samaritain.

Reportage de Gaël Turine (France, 2022)
disponible jusqu’au 18/08/2025