On comptait 100 000 guépards au début du XXe siècle. Ils ne sont désormais plus que 12 000 dans le monde. Sur les quelque 8 000 guépards recensés en Afrique du sud-ouest, un tiers vit en Namibie. Ses défenseurs ont de plus en plus de mal à les protéger, la loi autorisant les fermiers à tuer les guépards qui constituent une menace pour leur vie ou celles de leur troupeau…

Les braconniers et la concurrence avec les léopards, plus grands et plus forts, pèsent également sur les populations de guépards. Des défenseurs de la faune et des vétérinaires, mais aussi des femmes engagées et des pisteurs se battent jour après jour pour la survie de ces félins. Pour beaucoup, la seule solution est de les capturer. Même dans un pays qui compte parmi les moins peuplés au monde, il n’existe pas d’espace infini pour la faune sauvage. D’autant plus qu’en Namibie, les fauves délaissent les réserves animalières faiblement peuplées, au profit de terres agricoles fertiles, abritant des milliers de bovins, moutons et chèvres, qui sont des proies faciles pour ces carnassiers. A la clé, des conflits avec les éleveurs, qui n’hésitent pas à tirer sur ces prédateurs. En conséquence, le nombre de guépards recule régulièrement depuis des décennies. Des organisations de protection de la faune sauvage, comme la fondation Naankuse créée par Marlice van Vuuren, montrent aux éleveurs des solutions permettant de ne pas abattre systématiquement les félins. Ainsi, des équipes mobiles d’intervention viennent capturer des guépards et des léopards pour les équiper d’émetteurs qui signalent leur position aux gardes ou aux éleveurs. Mais comment faire pour repérer et attraper ces félins ? Des pisteurs expérimentés apportent eux aussi leur concours. Comme le bushman Debe, qui s’est pris d’affection pour une femelle guépard prénommée Amber…

Reportage de Nina Schumacher disponible jusqu’au 06/05/2022.