Imaginez une société où chacun de vos faits et gestes est filmé, comme dans une émission de téléréalité, quand vous traversez la rue, que vous faites vos courses, que vous achetez un livre. Qu’on sache quel livre vous achetez, comment s’appelle votre copain ou votre copine, quels médicaments vous consommez. Que tout cela soit analysé par un logiciel central qui vous attribue ensuite une note de bon ou de mauvais citoyen, qu’on vous refuse le droit de sortir du pays ou de recevoir certains soins médicaux, à cause d’une mauvaise note. Pour nous Suisses, Occidentaux, cela ressemble à une société de cauchemar. Ce pays existe, pourtant, il s’appelle la Chine. Profitant de l’épidémie de COVID et de la généralisation des fameux QR Codes dans les téléphones portables, la dictature communiste chinoise a mis en place au pas de charge un de ses vieux rêves : installer une société de surveillance totale, dans laquelle chaque citoyen est scrupuleusement surveillé et noté dans tous ses faits et gestes de la vie quotidienne. Imaginé pour lutter contre la criminalité, ce système de surveillance totale permet désormais de contrôler le comportement du Chinois moyen, grâce à un vaste réseau de caméras, de logiciels installés dans les téléphones mobiles et de reconnaissance faciale. Vous allez voir dans ce reportage effrayant, signé Sébastien Le Belzic, comment on a mis au pas un milliard et demi de Chinois en à peine deux ans. Inutile de dire que les opposants politiques sont les premières victimes de ce système, particulièrement dans la province du Xinjian, contre la minorité ouïghoure, à dominante musulmane. Pékin a particulièrement investi dans la surveillance de cette province : la détection faciale y est systématique et la surveillance électronique va jusqu’à enregistrer le groupe sanguin, les appareils de musculation et leur utilisation et le nombre de Coran achetés ou loués en bibliothèque. Un documentaire de Sébastien Le Belzic.