Le monde paysan traverse une période difficile, avec le sentiment d’être mal aimé à l’occasion de la dernière votation sur les pesticides, mais surtout d’être de plus en plus précarisé. Et dans ce monde paysan auquel nous devons tant, il y a de petites voix, discrètes, qu’on avait peu entendu jusqu’à présent, mais qui montent, de plus en plus fort. Ces voix, ce sont celles des paysannes, fidèles et laborieuses épouses, qui depuis la nuit des temps, travaillent la terre dans l’ombre de leurs hommes. Pendant longtemps, on les disait « femmes d’agriculteurs », mais ce temps est révolu. La génération précédente des rares femmes paysannes qui avaient des revendications étaient traitées de « Soviet des productrices ». La nouvelle génération s’affirme « paysanne par amour, féministe par choix ». Et ça bouge dans le petit milieu des femmes paysannes. Il y a bien sûr à revendiquer : des salaires, une sécurité sociale à la retraite ou en cas de divorce. Mais il y a surtout une reconnaissance à imposer, dans un milieu encore très patriarcal. Désormais, des femmes paysannes, comme Anne, Aline ou Roxanne, que vous allez voir dans ce reportage, assument seules l’exploitation de leurs domaines. Des femmes citadines, comme Laure, ont fait le choix courageux et amoureux de la terre, et ça n’est pas toujours facile. Regardez ce reportage, il est signé Florence Fernex et Maria Pia Mascaro. Ce beau reportage était le dernier de notre collègue et amie Florence Fernex, qui part en retraite. Florence a su durant de longues années mettre ses talents de réalisatrice au service de Temps Présent. Son regard tendre sur une réalité souvent trop dure, son perfectionnisme dans la narration audiovisuelle et son indispensable sensibilité pour faire ce métier, vont nous manquer. On lui souhaite une belle retraite au sommet de ces phares marins qu’elle aime tant. Un reportage de Maria Pia Mascaro et Florence Fernex