Avec cette enquête nous allons nous interroger sur le sort des femmes de ménages, ces petites mains qui ne font souvent que passer dans nos maisons, nos entreprises, pour quelques heures de nettoyage. Peut-être êtes-vous l’employeur occasionnel de l’une d’entre elles. Ces femmes discrètes, d’origine étrangère, doivent cumuler les heures de travail pour réussir à gagner de quoi vivre dans notre pays si cher. On a déjà évoqué dans cette émission leur situation précaire, encore plus en raison du coronavirus. Mais que deviennent-elles au moment où sonne l’heure de la retraite ? Que reste-t-il de leurs maigres revenus ? Après une vie de dur labeur en Suisse, peuvent-elles y couler une retraite bien méritée, ou sont-elles forcées de rentrer chez elles ? Et d’ailleurs, est-ce encore chez elles, ces pays qu’elles ont quittés jeunes, forcées de migrer par nécessité économique ? Dans ce reportage signé Emmanuelle Bressan et Florence Fernex, tourné juste avant l’épidémie de coronavirus, nous nous sommes intéressés aux femmes de ménage venues du Portugal. Vous allez voir que lorsqu’elles font leurs comptes, le capital de leur retraite est bien trop maigre pour vivre sereinement en Suisse. A moins de compter sur les prestations complémentaires, mal connues ou imprévisibles, c’est souvent un autre exil qu’il faut choisir, où guette l’ennui, l’ennui de ses enfants restés en Suisse, de son tissu social laissé derrière soi. Comme mentionné plus haut les plus démunis de nos retraités, y compris les étrangers qui ont habité en Suisse au moins dix ans, ont droit à des prestations complémentaires à la retraite, si cette retraite ne permet pas de couvrir le minimum vital. Il s’agit d’une assistance, et non d’une assurance, qui requiert de nombreuses conditions et une enquête serrée. Il suffit que son conjoint soit salarié, par exemple, ou qu’on possède une petite maison dans son pays d’origine, comme Isabel, pour que cette assistance soit refusée. En conséquence de cela, selon le syndicat UNIA, la plupart des femmes de ménage étrangères ne demandent pas de prestations complémentaires. Un documentaire de Emmanuelle Bressan et Florence Fernex