Pendant qu’on danse et que l’on refait dans certaines parties du monde, les Romands, eux, vont devoir passer un second été sans Festival, ou presque. Ainsi, il y a quelques jours, Paléo a annoncé qu’il devait renoncer à toute manifestation, c’est le cas aussi à Neuchâtel, à Cully, à Genève et ailleurs. Pas de rock sous les étoiles donc, pas de longues soirées chaudes et estivales à siroter une bière entre amis au pied de la Grande scène. Seul le Montreux Jazz Festival tente le pari d’une scène sur le Lac, avec sièges assis en nombre limités. Pour la deuxième année consécutive, l’industrie des Festivals est à l’arrêt. Et si on a beaucoup débattu autour du caractère « essentiel » ou « pas essentiel » de la culture, on a peut-être oublié le poids économique que représentent en Suisse romande ces mastodontes de la musique et du divertissement. Bien sûr, Paléo et Montreux ont été indemnisés pour leurs pertes en 2020. Mais dans l’ombre de ces Festivals, ce sont des centaines de sous-traitants qui sont frappés : rien que pour Nyon, c’est près de 40 millions de francs qui se sont envolés pour la région en 2020. Aujourd’hui, une entreprise du monde culturel sur deux juge sa situation sérieuse à catastrophique. Quant aux artistes eux-mêmes, vous allez les entendre dans ce reportage de Nicolas Pallay, ils doivent se débattre dans une double précarité : financière et psychologique. Sachez encore que le Montreux Comedy a finalement été indemnisé par le Canton de Vaud. La demande a été déposée mi-décembre au Service Culturel cantonal, elle a ensuite passé par le Contrôle des Finances avant d’être remontée au Conseil d’Etat qui vient de répondre positivement. Le Festival encaissera un montant équivalent à 80% de sa perte sur l’exercice 2020. Un documentaire de Nicolas Pallay.