Les cinq cents habitants restés sur place survivent grâce aux dons et aux bénévoles qui les distribuent. Le village a pourtant payé un lourd tribu : soixante personnes y ont perdu la vie. Des morts qui auraient pu être évitées si les secours étaient arrivés jusqu’ici… Ils ne sont jamais venus.

Cengiz Keskin a échappé de justesse à l’effondrement de sa maison. Mais il a vu sa sœur brûler vive, bloquée sous des gravats qu’il n’a pas réussi à dégager. Sur les quatre cents maisons que comptait le village, pas une n’est intacte. Partout, des personnes sont décédées après plusieurs jours passés sous les décombres et les villageois ont dû les enterrer eux-mêmes. 
Ishak Polat vit aujourd’hui sous une tente avec sa famille, il a dû se rendre dans la grande ville la plus proche et supplier des militaires pour l’avoir. Alors que sa maison est inhabitable, il doit continuer de rembourser l’emprunt qu’il avait contracté pour la construire. Mais comment payer ? L’usine où il travaillait a été elle aussi détruite.
Dans le village de Gokcedere, la foi aide les habitants à rester debout. Malgré l’abandon évident dont ils sont victimes, la confiance en leur président, Recep Tayyip Erdogan, semble, elle aussi, inébranlée. Cennet Yılmaz, une grand-mère de 63 ans, lui est reconnaissante pour la tente dans laquelle elle vit. Sa fille, Songül Yılmaz, mère de quatre enfants, reconnaît tout de même se sentir bien seule face à un immense traumatisme.
Si paisible fut-il, il faudra sans doute plusieurs années pour que la vie revienne à la normale dans le petit village de Gokcedere.

Disponible jusqu’au 31/01/2023
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