Dans le nord-ouest de la Syrie, une trêve négociée entre Moscou et Ankara, entrée en vigueur le 6 mars, a mis provisoirement fin aux bombardements intensifs sur la région. Mais les habitants, toujours assiégés, font désormais face à une nouvelle menace, un ennemi invisible : le coronavirus.  Dans la province d’Idleb, près de quatre millions de civils survivent dans des camps de fortune déjà surpeuplés. Comment se prémunir de l’épidémie qui guette, quand tous les gestes barrières sont inaccessibles en raison de la promiscuité ou de l’insalubrité de son lieu de vie ? Comment appliquer le lavage régulier des mains quand l’eau vient cruellement à manquer au quotidien? En Syrie, plus de 70% du personnel soignant a fui le pays. Ces derniers mois à Idleb, plus de 60 structures de santé ont été détruites dans la région par les bombardements. Dans un des derniers hôpitaux encore en activité, les équipes médicales, dépourvues de moyens, peinent déjà à traiter les patients qui arrivent en nombre dans les consultations. Pour l’heure, aucun centre de soins n’est correctement équipé pour faire face à une épidémie d’ampleur. À Idleb, la population épuisée par une décennie de guerre, oscille entre peur, résignation et incrédulité. Le corps médical, lui, appelle à l’aide pour que d’importants moyens soient alloués d’urgence pour protéger au mieux, les plus vulnérables.